Restauration du bosquet de la Reine dans les jardins du Château de Versailles

Sous le règne de Louis XIV, les jardins de Versailles comptaient quinze bosquets créés par le génial jardinier-architecte André Le Nôtre. Quelques-uns furent ensuite modifiés par Jules Hardouin-Mansart.

Cabinets de verdure aménagés dans les espaces boisés qui délimitent les allées, les bosquets forment des jardins clos par des treillages ou des palissades de verdure, agrémentés de fontaines, vases et statues, auxquels on accède par des allées discrètes.

Le projet de restauration du bosquet de la Reine a été précédé d’une recherche documentaire détaillée portant sur ses états antérieurs pour en retrouver le plus précisément possible les anciennes dispositions : plantations, mobilier, décor sculpté…

Son état au XVIIe siècle n’a pu être restitué, le choix de restauration s’est donc porté sur son état au XVIIIe siècle. Le bosquet replanté portera ainsi témoignage de la palette horticole en vogue en 1775 et du goût pour la botanique du XVIIIe. Fortement dégradé au cours des XIXe et XXe siècles, le bosquet de la Reine est aujourd’hui une pâle évocation de ce qu’il fut, bien qu’il conserve l’essentiel de sa composition d’origine. Sa restauration est l’occasion de le recomposer dans son état du XVIIIe avec ses particularités botaniques comme élément principal du décor, tout comme l’architectures de treillages ou fontaines caractérisent d’autres bosquets de Versailles.

Situé dans le prolongement du parterre de l’Orangerie du Château de Versailles, ce bosquet de la Reine a remplacé en 1776 le célèbre bosquet du Labyrinthe tracé en 1665-1666 par Charles Perrault, puis agrémenté, en 1677, d’un ensemble de 39 fontaines en plomb peintes au naturel mettant en scène les animaux des fables d’Ésope.

D’abord nommé bosquet de Vénus, puis bosquet de la Reine, son tracé simple mais élégant fut conçu pour mettre en valeur, au centre, une essence récemment introduite en France : le tulipier de Virginie. Répondant aux goûts de l’époque pour les jardins paysagers, il associait la rigueur des tracés à la française, chers à la Cour, à la divagation d’allées serpentines inspirées des nouveaux modèles anglais. Création atypique des jardins de Versailles, le bosquet de la Reine est le seul bosquet dont la célébrité et la richesse résidaient dans ses composantes végétales qui privilégiaient les buissonnements précieux et les essences nouvellement introduites en Europe.